Historique de la protection civile
Depuis sa création au lendemain de l’indépendance, le corps de la Protection Civile algérienne a connu différentes phases dans l’évolution de son organisation et des missions qui lui sont assignées en relation avec le développement socio économique du pays et des besoins nouveaux et sans cesse croissants que celui-ci a suscités en matière de sécurité des personnes et des biens.
Embryonnaire et hétérogène à ses débuts, de par sa composante et des moyens dont il disposait, le corps de la Protection Civile va progressivement sortir de l’ornière pour atteindre le niveau de développement dont il se prévaut actuellement en termes d’organisation, d’effectifs ou de moyens opérationnels et d’unités d’intervention.
Durant la période coloniale, ce fut le corps des sapeurs pompiers et les contingents de bénévoles qui assuraient les missions traditionnelles de sauvetage, secours et lutte contre les incendies principalement dans certaines grandes villes du pays. Ces effectifs étaient rattachés globalement aux municipalités.
Postérieurement à l’indépendance, le Service National de la Protection Civile, qui allait prendre le relais en 1964, fût crée à l’initiative du Président Ahmed BENBELLA, qui avait à cœur, en l’absence d’une véritable organisation des secours, de mettre en place un organe réglementaire à même d’une part, de combler le vide laissé par le départ massif de la composante européenne et, d’autre part, de prendre en charge la mission générale de sauvegarde des personnes et des biens sous le triptyque prévention – prévision – secours ». Néanmoins, la gestion administrative et la prise en charge salariale des sapeurs pompiers relevaient encore des municipalités.
Désormais, et à la faveur du décret n°64-129 du 15 avril 1964 portant organisation administrative de la protection civile, « l’aide et l’assistance aux personnes en danger n’est pas seulement une obligation légale mais un devoir de solidarité (…) ».
L’édifice mis en place sera conforté en 1970 par l’étatisation et l’uniformisation des corps. C’est précisément cette réorganisation et les profonds changements qu’elle a opérés qui vont donner à ce corps ses « titres de noblesse » et esquisser son profil actuel en termes de professionnalisation, de disponibilité et de mobilisation, d’homogénéisation et d’uniformisation des ses effectifs, d’organisation pyramidale et de discipline paramilitaire ( hiérarchie) .
Cette organisation sera complétée dès 1976 par la substitution de l’ex Service National de la Protection Civile et la création de la Direction Générale à la faveur du décret 76-39 du 20 février 1976.
Dès lors, la Direction Générale de la Protection Civile se voit dotée de deux directions; l’une technique, la direction de l’action opérationnelle et l’autre à caractère administratif, en l’occurrence, la Direction des études et des moyens.
Le nouvel organigramme sera adopté en 1991 et la Protection Civile bénéficie, désormais, de l’autonomie financière, qui lui permet d’avoir une meilleure maîtrise sur l’action opérationnelle à l’instar des autres secteurs activant dans le cadre de la mission générale de sécurité.
Aussi, le premier statut particulier des agents de la protection civile sera – il adopté durant la même année et définira les tâches dévolues aux différents corps en l’occurrence, les officiers supérieurs, les officiers subalternes, les sous officiers et les sapeurs auxquels viendra s’ajouter le corps des médecins de la protection civile six années plus tard.
En 1992, deux autres décrets viendront renforcer le dispositif réglementaire et organisationnel de la Protection Civile avec la création de l’inspection générale des services qui constitue un organe permanent d’inspection, de contrôle et d’évaluation, et les services extérieurs regroupés au niveau de chaque wilaya, au sein d’une direction composée des services de prévention, de protection générale et de l’administration et des moyens.